Russian Silence
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 Quand la gloire couronnera ma tête....

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Vikita Rowsky

Vikita Rowsky

Messages : 36

WHO AM I ?
Rang: Louve de l'Assemblée
Pouvoir(s): Lycanthropie
Amis, amants, tourments :

Quand la gloire couronnera ma tête.... Vide
MessageSujet: Quand la gloire couronnera ma tête....   Quand la gloire couronnera ma tête.... Icon_minitimeVen 28 Mai - 0:09

Rowsky, Vikita

feat DIANE KRUGER




• RACE (vampire, sorcier, humain, esprit, ou loup ?) : Louve

• AGE(réel et en apparence pour les loups, vampires, sorciers et esprits) : 72 ans

• DATE & LIEU DE NAISSANCE : 17 Février 1938, non loin de Moscou

• NATIONALITÉ / ORIGINES : Russe

• STATUT (place au sein de la société ? Appartenance à l'Amnistia ou l'Assemblée ? ...) : Tetra de la meute de Saint-Pétersbourg, membre influent de l'Assemblée.

• LIEU DE RÉSIDENCE : Prés de la ville, avec sa meute...

Quand la gloire couronnera ma tête.... Klklmm
©️ Mitsu
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Vikita Rowsky

Vikita Rowsky

Messages : 36

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MessageSujet: Re: Quand la gloire couronnera ma tête....   Quand la gloire couronnera ma tête.... Icon_minitimeVen 28 Mai - 0:34

« Who are you ?! »

« Who ?! Who ?! Who ?! Who ?!! »


    • « WHO DO YOU THINK YOU ARE ? »


    Mes yeux se ferment, mes longs cheveux dorés se perdent sur mon visage, mon esprit divague, je sombre dans les abysses celles où les rêves deviennent réalité, celles où je suis reine, celles où le monde m’appartient, ces rêves fous qui me poussent toujours plus loin, ces rêves qui resteront toujours ainsi, figés dans le temps et l’espace, dans mon inconscient à jamais…Alors je fais tout pour m’en rapprocher et je suis plutôt satisfaite du résultat. Ah…cette musique me berce, je m’enfonce dans ma léthargie, ces copies attendront, le bois de cette table ne ralentit pas ma chute, mes lunettes glissent…Je suis partie…


    17 Février 1938, Russie


    Je naquis un jour enneigé dans un petit village situé à quelques kilomètres de Moscou, d’après ma mère j’étais un ange tombé du ciel. Nourrisson déjà, les traits de mon visage étaient fins, raffinés, mes grands yeux bleus observaient mes parents avec ce pétillement de malice et d’intelligence qui charmait tout le voisinage.
    Un ange en Enfer, en effet ce n’était pas vraiment l’endroit où il fallait naitre, la Russie ou plutôt l’URSS comme elle se nommait, n’avait rien d’accueillant, et naitre en campagne à cette période faisait considérablement chuter votre espérance de vie. Néanmoins, j’étais plus forte que j’en avais l’air, j’étais chérie, choyée et désirée par mes parents. Les cinq premières années de ma vie sur Terre furent tout à fait banales si je puis dire, mes parents travaillaient aux champs, sur le peu de terre que l’Etat avait bien voulu leur laisser, nous n’étions pas riches mais nous nous en sortions fièrement.
    Je me rappelle de ces journées passées au marché avec maman à vendre les quelques légumes produits, je me rappelle du bavardage incessant de la foule, de la musique, des spectacles de rue, des rires, du froid également, bizarrement c’est le froid qui me marque le plus aujourd’hui, la neige j’entends, ce silence imposé par cette dernière, ma maison maculée de blanc quand je rentrai chez moi, ce blanc parfait rendant le paysage à la fois uniforme et différent comme si tout ce que nous connaissions autour de nous venait de changer.
    Et des changements j’en connu plus que de raisons.

    1943, j’ai cinq ans, on frappe à ma porte, deux soldats entrent dans la pièce principale, ils discutent avec mon père, ma mère m’emmène dans la chambre à côté, elle m’ordonne de ne pas sortir, elle part rejoindre son mari. C’est fou, je n’ai pas vraiment de souvenir de mon père, je suis incapable de me rappeler son visage, son sourire ni même sa voix, quand je pense à mon père, je me rappelle les cris et les larmes de ma mère quand on emmena son mari loin d’elle. On l’enrôla dans l’Armée rouge, il partait défendre son pays, il ne revint jamais.

    Ma mère et moi restâmes quelques mois seules toutes les deux, mais quand la charge de travail fut trop importante pour elle, elle demanda l’aide de sa sœur. Ma tante vint s’installer chez nous avec mes quatre cousins, son mari aussi était parti faire la guerre à Stalingrad. De mes cousins je n’en retiendrai qu’un, ou plutôt une, Rehan. Nous étions nées la même année, moi en Février, elle en Novembre. Rehan fut la sœur que je n’avais pas.
    Plus les années passèrent, plus l’espoir de revoir nos pères s’amenuisait, finalement deux ans plus tard, à la fin de la guerre, nos mères en firent le deuil.
    A dix ans, Rehan et moi étions déjà les plus jolies petites filles du village, différentes mais pourtant si semblables, veillant toujours l’une sur l’autre même si mon caractère fit que je devins bien plus qu’une sœur à ses yeux, nous étions tour à tour amies, sœurs, mères et filles. Elle était et elle reste encore le feu qui fait fondre mon cœur glacé, son tempérament si pétillant, si téméraire me poussa à prendre soin d’elle et à freiner mon caractère impulsif, elle l’était bien assez pour deux.

    Ensemble nous fîmes les quatre cents coups, nos journées étaient ponctuaient entre le travail à la maison, le vol, les bagarres avec les autres gamins du quartier etc…. Nous n’avions peur de rien ni de personne et même encore ce sentiment que rien ne pouvait nous arriver, que ce monde pourri dans lequel nous étions nées ne pouvait pas être pire, je me le rappelle avec nostalgie. Malgré la situation de notre pays, malgré les milices qui occupaient les rues, malgré l’oppression de notre peuple, nous, pauvres gamines, étions libres, libres dans nos têtes, dans nos actes, Moscou devint notre terrain de jeu.

    De mon enfance je veux me souvenir que du meilleur, je ne veux plus pleurer sur ceux qui nous ont quitté. Laissons les morts au ciel, et consacrons-nous aux vivants.

    J’étais une enfant plutôt réfléchie comparé à ma chère cousine, déjà à l’époque ma soif de connaissance se manifesta. Lorsque je volais, il y avait toujours un livre ou un journal dans mon butin. Ma mère ne savait pas lire, juste compter comme le lui avait appris mon père, alors je me débrouillai par moi-même et à force de persévérance j’appris seule à lire. L’école était ouverte à qui voulait, mais les familles avaient besoin des enfants pour travailler, à quoi cela pouvait servir de s’instruire?
    Ma douce maman m’encouragea pourtant à étudier, elle savait que quelque chose de plus grand m’attendait que notre condition actuelle, j’étais destinée à bien plus…

    Destinée. Ce mot encore aujourd’hui résonne dans ma tête. Si seulement j’avais su de quelle manière le tout puissant destin me frapperait.


    Septembre 1954, Moscou

    Je ne me rappelle plus du jour précisément, c’était une nuit particulièrement chaude, oui, une nuit de pleine lune….

    *Je sais qu’il est tard, je ne devrais pas être encore dehors à cette heure mais je suis restée longtemps à la bibliothèque nationale, j’étais plongée dans les bouquins, je n’ai pas vu le temps défiler. Je ne sais même pas si j’ai dépassé l’heure du couvre-feu, je me presse dans les rues, une chance que Rehan ait « emprunté » ce vélo à un ami, il m’est bien utile, surtout que la maison est un peu à l’extérieur de Moscou, je dois traverser la ville.
    Par bonheur je n’ai pas à montrer mes papiers aujourd’hui, personne ne me remarque, je file à vive allure. Je suis une ombre, je souris insouciante, en sortant de la capitale, je décide de couper par les bois qui longe la grande route, cette dernière est bien trop fréquentée pour que je m’y aventure.
    Mon vieux vélo peine à avancer avec toutes ces broussailles, je m’épuise, ma sacoche est lourde, remplie de livres.
    Soudain, j’entends un cri au loin…Que dis-je, un hurlement, celui d’un animal sans doute…Je ne cherche pas à savoir d‘où il provient, je pétale comme une folle à travers bois, ma maison n’est plus très loin, je pourrai presque sentir l’odeur de la soupe préparée par ma mère de là où je suis. Oui mais voilà, cette soupe là, je ne la dégusterai pas ce soir. Ce soir, je vais changer de vie pour toujours, ce soir, je vais enfin rencontrer la véritable Vikita.

    A vrai dire, je ne me rappelle plus de grand-chose de cette nuit là, les images s’enchainent dans un désordre aberrant, moi qui aime tant l’ordre j’avoue avoir perdu de ma mémoire la nuit la plus importante de ma vie.

    Quand je repris enfin connaissance, je compris que quelque chose de grave m’était arrivée, j’étais incapable de bouger mes jambes, ne serait-ce que de les sentir. Le gout du sang était omniprésent et la douleur….je la ressens encore parfois. Mon corps entier me brulait, me torturait. Jamais je n’aurais pensé vivre ça un jour, c’était un véritable supplice et plus je luttais contre ce feu plus il s’installait en moi, détruisant chacune de mes barrières mentales, je sentis la bête qui m’avait dévorée dans chacune de ses morsures, pire encore, je l’entendais gronder au fond de moi comme si cette agression venait de réveiller quelque chose que je ne pouvais identifier à l’époque.
    Mes yeux se posèrent immédiatement sur le visage blafard de ma chère cousine, je revois encore son sourire forcé tentant de me rassurer mais elle ne pouvait pas cacher les sanglots de ma mère qui se tenait derrière elle.
    De ma faible voix, je lui demanda des explications, elle m’apprit qu’un homme m’avait ramené à la maison dans cet état, il avait prétendu m’avoir trouvé massacrée dans les bois. Alors je m’étais bel et bien faite attaquée par un animal sauvage? A en croire le ton dans la voix de Rehan, je compris bien vite qu’il y avait autre chose, moi-même je m’en étais aperçue, un mystère planait autour de mon agression et ma chère cousine suspectait grandement mon sauveur.
    De toutes manières, je ne me donnais pas plus de deux jours, oui, j’allais crever dans cette baraque sans avoir accompli mes ambitions, le destin dont je rêvais allait me filer entre les doigts, je mourrai à petit feu….

    Deux jours de lutte, deux jours les plus longs de mon existence que la fièvre accompagnait malgré moi, oscillante entre folie et lucidité, je me battais pour ma survie. Puis vint le troisième jour et avec lui l’espoir, miraculeusement mes blessures cicatrisèrent plus vite que celles d’aucun être humain dans ma situation. Mes jambes se remirent à bouger et la fièvre me quitta. En fin de semaine, je n’avais plus aucune séquelle de ce que je considérais alors comme une « mésaventure », », je me sentais bien plus forte, j’avais incroyablement faim, je n’étais presque jamais fatiguée, je me sentais tout bêtement vivante ! Oui, vivante c’était le mot, plus vivante que jamais !

    Mes proches n’expliquaient pas cette guérison miracle, ma mère s’en remettait à Dieu, ma cousine au surnaturel et c’est bien ce dernier qui me frappa.
    Les semaines qui suivirent ma « renaissance », c’est le mot que j’emploie à présent comme beaucoup de mon espèce, furent les pires pour mon entourage, la Vikita douce et aimante avait disparue, je n’étais qu’une bête agressive, toujours sur la défensive. Je n’expliquais pas les changements qui s’effectuaient en moi, je devenais susceptible au moindre mot, en colère du matin au soir, passant mes nerfs sur tout ce qui se trouvait à portée. Quelque chose clochait, je me sentais à la fois incroyablement puissante et libre et en même temps soumise à des désirs et des obsessions contraires que je ne contrôlais pas. En vérité, je ne contrôlais rien et la pauvre humaine qui tentait d’exister en moi détestait ça.Puis vint cette nuit de pleine lune. En fin de soirée, mon instinct m’avait guidé à l’extérieur de chez moi, je ne savais pas pourquoi mais il était clair que je ne pouvais pas rester prés de ma mère et de ma cousine, je devais m’éloigner d’elles à tout prix.
    Je me retrouva donc seule dans les bois en pleine nuit et la bête qui rugissait au fond de moi finit par sortir. Mon corps entier s’était mis à trembler, la peur me glaçait le sang, je le sentais, je le savais, je m’éloignais de mon humanité, l’animal prenait le dessus, je criai de douleur, de désespoir, de frayeur mais mon cri se transforma lui aussi, je hurlai à la mort, je n’avais plus rien d’humain, j’étais devenue un loup, un loup garou assailli de pulsions destructrices…

    Les transformations qui suivirent furent toutes aussi violentes, une fois métamorphosée en loup je ne contrôlais plus rien, si j’ai blessé ou tué dans ma folie, je le regrette éperdument aujourd’hui, je ne suis pas une tueuse, je suis certes froide et méthodique mais tuer reste une solution de dernier recours. J’avoue, je ne suis pas de ces pacifistes qui croient qu’on peut éviter les guerres, les guerres sont selon moi nécessaires si on veut asseoir sa domination sur un territoire donné, néanmoins, une guerre utile est celle dont la stratégie permettra de limiter les pertes humaines tout simplement, en d’autres termes, seul celui qui dirige ses troupes est responsable du nombre de pertes selon sa qualité de stratège, bref, je m’éloigne du sujet, bien que nous y reviendrons très vite, j’ai énormément de choses à dire à ce propos.

    En reprenant forme humaine la journée, je compris rapidement que je devais me contrôler, seule ma volonté pourrait arrêter la bête assoiffée de sang qui sommeillait en moi. Je n’avais pas de précepteur, l’homme qui m’avait transformé, car maintenant je sais très bien comment une transformation s’effectue, m’avait laissé pour morte, le lâche avait fui ses responsabilités envers moi pauvre gamine de seize ans, jeune louve de surcroit, j’ai compris par la suite qu’il n’était surement pas capable de se contrôler lui-même vu l’état dans lequel il m’avait mise. Quoiqu’il en soit, j’étais seule face à cette nouvelle facette de ma personnalité, oui, j’étais seule et effrayée, ne sachant comment évoquer le sujet devant ma famille. Ce fut pourtant Rehan qui me sauva, d’ailleurs à bien y réfléchir, si j’en suis là aujourd’hui c’est grâce à elle, mon adorable cousine m’a soutenue pendant les années les plus difficiles de mon existence, je lui en suis à jamais reconnaissante.

    Rehan a toujours eu d’étranges pressentiments, je ne sais pas comment qualifier ce don qu’elle possédait déjà à l’époque, certains de ses rêves se réalisaient, oh bien sur, ce n’était que des faits marquants de la vie quotidienne mais néanmoins ses visions se révélaient souvent justes et nous permirent de sortir in extremis de situations dangereuses. Quelques jours après ma première transformation, elle me parla d’une vision qu’elle avait eu où elle me voyait me transformer en un splendide loup aux poils gris clairs et aux yeux bleus, les même que les miens. Je décida de lui faire partager mon secret, j’avais besoin de son aide, je devais vaincre la peur de l’animal sauvage que j’étais devenue. Elle m’encouragea, je me rappelle encore de ses mots tendres qui me rassurèrent :

    « Loup ou non, tu restes ma Viki, tu es plus forte que lui et je ne veux pas te perdre, alors bats-toi! »

    Et c’est ce que je fis ! Finalement, ma volonté humaine prit le dessus sur le loup, ainsi même transformée je contrôlais mes actes, jamais plus je ne lui serais soumise, j’étais redevenue moi-même, en bien plus confiante, j’étais puissante et intelligente, le destin était en marche…


    1958, Moscou, centre…


    Les années passèrent, j’avais 20 ans, j’étais belle, sublime même, de mes cheveux dorés à ma taille fine, de mon regard bleu profond à ma peau blanche…Ma beauté ne faisait que conforter mon assurance, j’étais intelligente, jeune, pleine d’ambitions et surtout, je possédais un as dans ma main, j’étais une louve, capable de terrasser un homme sans le moindre effort.
    Ma relation avec Rehan était plus forte que jamais, je lui confiais tout dans les moindres détails. Depuis nos dix huit ans, nous vivions dans un appartement en plein centre de Moscou, enfin le terme appartement était vite dit, ce n’était qu’un taudis mais nous ne pouvions plus vivre à la campagne, j’avais perdu ma mère l’année d’avant, plus rien ne nous retenait loin de la ville.
    Mon physique avantageux et mon franc parlé me permirent de trouver du travail dans un bar malfamé, j’étais serveuse la nuit et étudiante en science politique le jour…Évidemment ce n’était pas véritablement la politique de mon pays qui me passionnait, ces cours n’étaient que du lavage de cerveau pour parfait petit fonctionnaire communiste, ce que je cherchais c’était lui, le docteur Ivan Karaskuch.

    ** J’avance, droite, fière, mon tailleur gris met en valeur mon corps parfait, mes cheveux d’or sont relevés en chignon, mes talons hauts claquent sur les pavés de la rue marchande. Plus d’un homme se retourne, je les vois tous baver sur ma silhouette, j’apprécie cette attention tout autant qu’elle me répugne, si seulement ils pouvaient me voir les nuits de pleine lune, s’ils pouvaient imaginer à quel point je suis dangereuse, jamais ils n’oseraient balader leurs regards irrespectueux sur moi, ils trembleraient comme des jeunes filles le soir de leurs noces. Cette pensée me fait sourire légèrement, je suis une femme mais plus que ça, je suis supérieure à eux, ils l’ignorent tout simplement, quelle bande d’idiots ! Ah…je l’aperçois au loin, toujours assis à la même place, dans le même café. J’ai le cœur qui s’emballe, je m’arrête, je me recoiffe rapidement dans le reflet d’une vitrine, j’inspire et je reprend ma route d’un pas vif et déterminé.

    - Excusez-moi ! Docteur Karaskuch, n’est-ce pas?

    L’homme aux cheveux grisonnants pose sa tasse de café et m’observe les yeux brillants, je sais pertinemment ce qu’il voit, une petite poupée russe blonde sans cervelle. Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je vais lui montrer qui je suis vraiment. Les hommes sont tous les mêmes…

    - Je me nomme Vikita. Je suis étudiante et la semaine dernière j’ai assisté à l’un de vos cours et…

    - Je suis désolée mademoiselle. Me répondit-il, un sourire moqueur sur les lèvres. Je ne fais pas de cours du soir !


    Je l’observe quelques minutes, silencieuse, mon visage se glace tout comme mon regard. Pour qui me prend-il exactement? J’arbore alors un ton plus dur et méprisant, je déteste ce genre d’homme, je pensais pourtant qu’il serait différent comme quoi l’intelligence et l’instruction sont toujours à différencier.
    Je ne le lâche pas des yeux, il se sent déjà mal-à-l’aise, je le vois bien. Sans gène aucune, je décide de m’asseoir face à lui. Il ouvre la bouche, je le coupe dans son élan.

    - Vous venez de m’offenser ouvertement, permettez moi donc de vous répondre de la même façon ! Je ne suis pas là pour des cours docteur, vous n’êtes pas du tout mon genre et je n’ai pas besoin de vous pour décrocher les meilleures notes. Je souris à présent, victorieuse. Je suis ici à cause de votre livre, j’aime particulièrement la manière dont vous critiquez sous diverses métaphores notre système. Dis-je sans aucune retenue.
    L’homme ouvre de grands yeux ahuris, et me fait signe de me taire, j’ai enfin toute son attention. Je suis finalement plus brillante qu’il ne le pensait.**

    Si mes souvenirs sont bons, notre discussion à ce café dura bien quatre heures au cours desquelles nous philosophions sur les démocraties de l’ouest, les nouvelles directives à la une des journaux et de nombreux sujets plus ou moins délicats pour le contexte dans lequel nous vivions.
    Ivan devint finalement mon précepteur, il avait reconnu en moi un potentiel, grâce à lui je pu passer mon examen trois ans plus tard, j’obtins un diplôme en science politique et un enrichissement de mes connaissances. L’image qu’il avait des jeunes femmes changea aussi grâce à moi, je lui suis reconnaissante pour ces trois années, il fut l’espace d’un temps, le père que je n’avais jamais eu.

    1961

    Ma vie prit une toute autre tournure, je n’avais pas l’intention de rester une misérable serveuse alors que j’étais enfin diplômée. Je continuais de travailler la nuit mais j’espérais un véritable métier.
    Quoiqu’il en soit, c’est finalement ce job minable qui offrit à ma vie un nouvel horizon.

    Je l’ai senti à la minute même où il posa un pied dans ce bar miteux, mon instinct de loup se réveilla, je croisais son regard sauvage, tout aussi intrigué que moi. J’étais à la fois méfiante et curieuse, plus rien ne comptait dans la pièce à par lui, Ullian, ce beau blond à la carrure imposante. Il était comme moi, je le ressentais du plus profond de mes entrailles, parmi tous ces humains lui et moi partagions le même secret, nous étions des loups, capables d’éventrer tous les clients du bar en moins de cinq petites minutes.
    Je l’aborda alors et nous discutâmes toute la nuit, enfin presque, puisque l’autre partie fut bien plus silencieuse et charnelle, néanmoins j’appris qu’il avait été transformé par son frère, qu’ils étaient tous les deux à Moscou pour quelques temps. Il m’avoua n‘avoir jamais rencontré de femme de son espèce, j’étais, pour ma part, réellement heureuse, enfin quelqu’un comme moi, quelqu’un qui me comprenait. Je m’étais toujours demandé combien nous étions…Des dizaines? Des centaines? Combien dans ce monde se transformaient à la pleine lune? Existait-il un quelconque gouvernement lupin?
    Ullian devint à partir de ce jour un ami, un amant, un frère sur qui je pouvais compter…Nous nous sommes revus plusieurs fois avant qu’il n’accepte de me présenter à Alekseï son frère ainé. D’après lui, Alek avait un sale caractère et se méfier des loups solitaires, je crois surtout qu’à cette époque Ullian ne souhaitait pas me partager avec son ainé.
    La seconde grande rencontre de ma vie. Alekseï. Cet homme était plus vieux que moi, je veux dire, en tant que loup il était plus âgé. Il était aussi plus calme et réfléchi qu’Ullian, à cet instant précis, lorsque ses yeux rencontrèrent les miens, deux sentiments me submergèrent. J’étais admirative, curieuse et impatiente qu’il me livre tous les détails de sa vie de loup de sang pur, je pense encore que c’est ce sang qui fait de lui mon alpha, ce pouvoir n’existait pas encore à l’époque, puisqu’aucune meute n’était formée, néanmoins je me sentais comme aspirée par la puissance et la sagesse qu’il dégageait. Le second sentiment fut bien plus difficile à cerner, cet homme si puissant me dominait, c’était instinctif, animal et je détestais ça, je le déteste toujours…Moi la femme libre et intelligente se soumettant au pouvoir de l’alpha, je haïssais ces règles naturels inscrites dans nos codes génétiques. Est-ce par pure caprice ou est-ce mon caractère autoritaire qui refusait et refuse toujours ce lien qui m’unit à lui en tant que sous-fifre? Alek reste dans mon cœur une personne bien difficile à définir, mais je n’ai jamais eu le temps d’envisager une autre histoire avec lui puisque les choses se compliquèrent alors même qu’elles ne faisaient que de commencer…

    Ma cousine Rehan suivait mes aventures lupines avec un intérêt plus grand que je ne le croyais. J’étais aveuglée par mes deux nouveaux compagnons et mon amour pour elle, elle me pria de les lui faire rencontrer, j’avoue ne pas avoir vraiment réfléchie à l’époque, peut-être pensais-je que j’étais assez forte pour contenir deux loup-garous.
    Elle fit ainsi la connaissance d’Ullian, ce coureur de jupon. Finalement ils entretinrent une relation, je n’étais pas vraiment pour, je pensai à la sécurité de ma cousine mais je n’étais pas sa mère non plus…Et puis, cela me permettait de passer plus de temps avec Alek, il m’apprit énormément sur la composition des meutes, leur appartenance à un territoire etc…Je sus alors que le monde des humains n’avait plus rien à voir avec moi, je compris enfin à quoi toutes ces études me serviraient, il existait en ce monde des batailles bien plus grandes, des enjeux plus importants, le désir de pouvoir grandit dans mon esprit, je me voyais déjà revendiquant des territoires infinis, mes rêves se réaliseraient, l’univers des loups s’ouvrait devant moi…

    Ce que je ne voyais pas, prisonnière de mes fantasmes de domination, c’était le feu qui brulait dans les yeux d’Aleksei, un feu si puissant pour une fragile petite humaine, ma Rehan, ma sœur de cœur…
    C’était une nuit de pleine lune, une nuit où je rejoignais les garçons pour chasser en leur compagnie, cette nuit là, ma cousine me suivit dans les bois. Je n’ai rien vu de la jalousie qui dévorait mon ami, rien vu de la rivalité qui s’installait entre les deux frères, ni de l’amour que ma cousine éprouvait de plus en plus à l’égard d’Alek. Sous nos formes lupines, nous la retrouvèrent, elle s’était égarée en me suivant, et alors qu’Ullian et moi virent la rassurer, Alek perdit le contrôle de son loup et se jeta sur son frère fou de rage. Ma Rehan s’interposa, elle fut mordue dans l’action. Ma colère fut indéfinissable, et si Ullian ne s’était pas chargé de me contenir en me rappelant de protéger ma cousine je me serais surement acharnée sur Alekseï jusqu’à ce qu’il me tue.
    Ce dernier se laissa pourtant repousser, il fuyait la scène sachant pertinemment qu’il n’avait pas d’autres choix, que j’étais prête à le tuer s’il le fallait, dictée par mon instinct de louve protectrice.
    Ullian m’aida à transporter Rehan chez nous puis il partit rejoindre son frère également. Qu’ils aillent au diable, pensais-je, je ne voulais plus jamais les revoir, si ma cousine mourrait, je les traquerai jusqu’à la mort. Je veillais mon adorable Rehan pendant deux jours, heureusement pour nous, son corps accepta la morsure et ses conséquences, elle devint finalement un loup à part entière.
    Elle me convint de partir à la recherche de nos amis, qu’elle était réellement éprise d’Alekseï et qu’elle ferait tout pour le revoir. Cette idée ne me plaisait guère, néanmoins je compris vite que seule mes désirs ne seraient jamais réalisables, j’avais besoin d’une meute et puis de toutes manières, jamais je n’aurais quitté ma cousine…
    Nous finîmes par les rejoindre, Alek et Rehan étaient enfin réunis, je mis quelques mois avant de reparler à celui-ci, Ullian et moi suivions le couple dominant, nous étions respectivement le second et le troisième de l’alpha à mon grand désarroi...

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